L'Union Européenne sera-t-elle encore une force qui compte face aux attaques menées par Donald Trump et Elon Musk ?

Les Européens face à ce bouleversement devront choisir entre deux voies :

• Celle de la solidarité encore plus forte entre les 27 afin de défendre leurs valeurs et leurs intérêts communs face au chaos créer par l’exécutif américain ;
• Celle du chacun pour soi avec le jeu des accords bilatéraux avec les puissances dominantes ce qui signifierait la fin de l’aventure européenne entamée il y a 75 ans ;

Le premier scénario est possible mais les européens doivent relever rapidement de nombreux défis à pas de géant :

• Notre économie européenne est actuellement laminée par une énergie qui s’est renchérie, des exportations qui sont entravées, une compétitivité en retard et notre marché intérieur toujours fragmenté avec une population active qui diminue ;
• Notre sécurité est menacée par la guerre hybride menée par la Russie en Ukraine qui se propagera contre l’Europe (dit décadente par V. Poutine), les américains et les russes soutenants directement ou indirectement tous les partattaquesis ou leaders nationalistes ;
• Recrudescence d’attaques systémiques contre notre économie, notre exception culturelle, nos démocraties par les USA, la Chine et la Russie. Cet état de fait contribue à notre marginalisation sur la scène internationale faute de pouvoir parler d’une seule voix ;
• Les attaques sur le plan fiscal sont toutes aussi mortifères pour l’Union Européenne. La remise en cause de la taxation minimale des sociétés multinationales remettent en cause nos budget. La fin du libre-échange avec la mise en place de droits de douane élevés remet en cause la construction du droit commercial international ;
• Une monnaie européenne en recul dans le monde car son utilisation n’a pas su capter une partie très significative des échanges internationaux ;
• La menace même existentielle de l’Union Européenne face au dictat de D. Trump ;

Contrairement au discours de J-D Vance, Vice-Président des USA à Munich, qui attaquait les règles européennes notamment en matière de liberté publique, il est nécessaire de rappeler que c’est uniquement en Europe que la philosophie a pris naissance et a dégagé les notions de justice et d’Etat de droit en lieu et place aux chasses aux sorcières comme c’est le cas notamment en Floride.

L’Union Européenne doit réagir vite et fortement

L’alignement de la politique américaine sur la Russie concernant l’Ukraine, qui était prévisible car D. Trump a toujours été très proche des Russes, exige que les pays Européens se mettent très rapidement d’accord pour créer une puissance qui compte et recréer un rapport de force favorable contre les impérialismes américains, russes, et chinois. De plus ce désir de plus d’Europe dans le contexte actuel existe chez nos citoyens. Si nous sommes capables de bâtir une Union Européenne unie, facilitatrice, pragmatique avec des mesures fortes comme la mise en place d’un grand emprunt pour financer la guerre d’Ukraine face à l’agresseur Russe. En 2014, face à l’annexion de la Crimée et du Donbass, les responsables politiques de l’époque ont cru qu’un cessé le feu protégerait l’Ukraine. Force est de constater que pour les Russes c’était le début d’une offensive géopolitique qui ne respectait ni la démocratie et ni le droit international.N’oublions pas que la mise en place d’un véritable marché intérieur de 450 millions d’habitants en fait la première force économique. D’autres politiques sont nécessaires comme de taxer les bénéfices réalisés par les multinationales sur notre continent et un protectionnisme de désescalade face aux mesures qui seront prises par D. Trump dans le respect du droit et de nos valeurs.

L’Union Européenne doit vite rattraper ses retards en matière de recherche, d’investissement, de soutien à l’IA, à la décarbonation de nos économies et à la réindustrialisation de notre continent.

Ne faut-il pas aller plus loin avec la mise en place d’une république fédérative de l’Europe où l’union Européenne disposerait d’une souveraineté partagée avec les Etats membres comme une défense militaire commune afin de créer une entité forte et dissuasive et une politique étrangère opérationnelle ? N’est-ce-pas à ce prix que nos pays pourront porter un plan de sauvegarde de la paix et de la démocratie ?

La question fondamentale aujourd’hui : Serons-nous (européens) à la hauteur de ces ruptures démocratiques, géopolitiques et économiques actuelles ?